À l’orée du Québec boréal

Partir à la découverte des régions côtières au nord de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, c’est découvrir ces immenses régions où du fleuve on passe à la mer. C’est découvrir ce qui fait du Saint-Laurent qui se termine dans un estuaire sur des centaines de km avant de devenir un golfe sur 1000 km, et de ses affluents qu’on appellerait fleuves sur d’autres continents, un bassin hydrographique absolument unique au monde au point de nous en faire perdre le sens des mots. Si par erreur vous voyez encore des pancartes le long de la route 138 vous indiquer le Fleuve Saint-Laurent, dites-vous bien qu’ici l’eau est salée depuis l’Ile d’Orléans et que le fleuve, c’est déjà la mer.
C’est aussi plonger dans ces lieux historiques des premiers contacts entre Européens et Premières Nations, des premières alliances qui allaient donner naissance au Québec. De Charlevoix à la Basse Côte-Nord, territoire qui recoupe largement le Nitassinan traditionnel des Innus, la côte s’étire sur quelque 1500 km. Des beaux villages de Charlevoix, on remonte vers le fjord majestueux et on part à la recherche de l’ancienne mer de Laflamme qui a laissé ses traces sablonneuses à la fin de la dernière glaciation tout autour du lac Saint-Jean avant de revenir vers la côte où le fleuve laisse place à la mer pour de bon. Une côte qui a hérité de centaines de km de plages de sable fin où on est le plus souvent seuls au monde. Et à quelques km de l’estuaire, du fjord, du lac ou du golfe, il y a la forêt boréale qui s’étend à l’infini. On est ici à l’écoumène de la nation québécoise. Plus au nord, il n’y a plus que les Premières Nations innue et naskapie et les Inuits.
Tadoussac, la plus importante destination touristique de ces vastes régions et sa voisine Baie-Sainte-Catherine sont les témoins depuis plus de quatre siècles de ces rencontres. Le poste de traite fondé en 1600 pour commercer avec les Innus est le plus vieil établissement toujours existant fondé par les Français en Amérique du nord. Et c’est dans la Baie-Sainte-Catherine voisine qu’ils signèrent avec les Premières Nations des deux rives de l’estuaire en 1603 la Grande Alliance qui allait permettre le développement de la Nouvelle-France. Sans surprise, ce sont encore aujourd’hui les régions du Québec où il est le plus facile d’entrer en contact avec les Premières Nations et de découvrir leurs cultures et où le métissage est le plus marqué. Et de village en village, vous découvrirez la diversité des origines du peuplement de ces régions. Charlevoisien largement au Saguenay et au Lac Saint-Jean, largement gaspésien, madelinot et acadien sur la Côte-Nord.
C’est peut-être aussi la raison pour laquelle malgré qu’on soit plutôt loin de la vie LGBT des grandes villes du Sud du Québec, la diversité sexuelle ici ne pose guère plus de problèmes que dans la métropole ou les capitales. La tradition autochtone d’acceptation de la diversité sexuelle incarnée par le respect des êtres bispirituels semble avoir laissé sa trace comme le suggérait le documentaire L’empreinte.
Aussi, vous trouverez des établissements homosympas ou tenus par des gais ou lesbiennes jusque dans les petits villages, de Baie-Saint-Paul à Natashquan, en passant par Dolbeau-Mistassini et Petit-Saguenay. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser séduire!

André Gagnon, éditeur

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