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Archive du blog pour mars 2020

Musée canadien de l'Histoire

Sise sur la rive québécoise de la rivière des Outaouais au  confluent de la rivière du même nom, Gatineau est la troisième agglomération en importance au Québec avec ses quelque 400,000 habitants dans l'aire métropolitaine. Regroupant les trois quarts de la population de l'Outaouais québécois, c'est le siège de cette région administrative et la ville forme avec Ottawa, sa voisine ontarienne sur la rive sud de la rivière des Outaouais,  la région de la capitale du Canada, la quatrième agglomération du pays, après Toronto, Montréal et Vancouver, avec plus de 1,3 million d'habitants. 

Née de la fusion en 2001 des municipalités regroupées depuis les années 1970 au sein de la Communauté urbaine de l'Outaouais, la ville a suivi la croissance rapide de la capitale dont la population a quadruplé depuis 50 ans. Elle a profité largement de la mise en oeuvre de la politique de bilinguisme officiel du gouvernement fédéral en attirant de nombreux professionnels francophones et de la création de la Commission de la capitale nationale qui a amené le gouvernement fédéral à déplacer une partie de ses activités sur la rive québécoise.

Depuis les 20 dernières années,  elle a intégré ses quatre principaux pôles urbains existant au moment de la fondation de la nouvelle ville en 2001: Hull, Aylmer, Buckinham et l'ancienne ville de Gatineau. Cette transformation économique a profondément modifié le visage tout particulièrement de l'ancienne ville de Hull qui s'était développée depuis un siècle autour de l'industrie forestière et en particulier des allumetteries. 

Le Vieux-Hull au coeur de la vie LGBT

Place Aubry

C'est dans l'ancien quartier ouvrier du Vieux-Hull que la vie nocturne gaie s'est affirmée dans les années 1980 profitant des heures d'ouverture des bars au Québec plus généreuses qu'en Ontario. Durant ces années, le Vieux-Hull comptait quelques bars gais jusqu'à ce que les heures d'ouverture soient harmonisées en 1997 dans la région. Le Pub de la Promenade, sur la Promenade du Portage, fut jusqu'au début de la dernière décennie, le dernier survivant de cet âge d'or de la vie nocturne gaie dans le Vieux-Hull. La présence de bars gais à proximité n'est certes pas étrangère à l'établissement du Bureau régional d'action sida (BRAS) à l'époque dans ce secteur. Au fil des ans, le bureau a accueilli  et soutenu la croissance de divers organismes LGBT et tient aujourd'hui largement lieu de centre communautaire LGBT. C'est aussi dans le Vieux-Hull qu'on retrouve autour de la rue Laval et de la Place Aubry la plus grande concentration de bars et restos homosympas. Après une visite du Musée canadien de l'Histoire ou un arrêt à la Maison du tourisme, allez faire un tour dans ces rues étroites. Vous y trouverez une table ou une terrasse à votre goût. 

 

La villa Les Rochers de John A. MacDonald

Il est difficile de se l'imaginer aujourd'hui en ces temps de coronavirus où on nous demande de se mettre en quarantaine, mais les épidémies qui sévissaient dans les grandes villes naissantes du Québec dans la seconde moitié du XIXe siècle ont largement contribué à faire naître le tourisme ici. Avec l'arrivée du chemin de fer, il devenait possible de s'éloigner de Montréal et de Québec et les riches familles de la métropole et de la capitale en profitèrent pour se doter de maisons de campagne où elles passaient l'été. On peut aisément s'imaginer comment, avant l'invention de la climatisation, nos étés chauds et humides dans des villes où les résidences cotoyaient les usines et leurs fumées et odeurs, odeurs qui se mêlaient au crottin des chevaux, où l'eau chaude, les baignoires étaient des denrées rares, les conditions d'hygiène étaient peu enviables. Quiconque a vécu dans le Village sait comment encore aujourd'hui la Molson et la RJR MacDonald embaument le quartier de leurs effluves de houblon et de tabac. On peut s'imaginer ce qu'on respirait quand l'ancien Faubourg Québec était un des deux pôles industriels principaux de la ville qu'on avait baptisé le Pittsburgh du Canada et qu'on s'y chauffait au bois et au charbon. En visitant l'Écomusée du fier monde, rue Atateken, on pourra voir de quoi avait l'air le panorama enfumé de ce quartier industriel à une époque où les familles ouvrières s'entassaient dans ses maisons trop petites, mal chauffées et mal isolées. Et où, avant l'avènement de l'automobile au XXe siècle, même les familles bourgeoises des entrepreneurs vivaient à proximité. C'est pour s'éloigner de cet air enfumé et pollué que les familles bourgeoises grimpèrent rapidement à Montréal sur les hauteurs du Plateau et de la montagne, à Québec sur les hauteurs de la ville. Ces conditions étaient propices à la propagation d'épidémies et elles ne manquèrent pas de frapper nos villes à répétition, d'autant plus que durant cette période les courants catholiques ultramontains s'opposaient à la vaccination naissante vue comme une invention du diable. À cette époque,  Montréal avait un taux de mortalité infantile  peu enviable, comparable non pas aux métropoles occidentales,  mais à Calcutta, en Inde.

Baignade à Cacouna

À l'image des familles bourgeoises d'Europe qui se payaient des vacances à la mer grâce au chemin de fer, les riches familles de Montréal, de Québec  et même d'Ottawa transformèrent les villages paisibles du Bas-Saint-Laurent en une véritable riviera où elles allaient passer l'été et respirer l'air salin à pleins poumons en empruntant le chemin de fer qui reliait le Québec aux provinces maritimes. L'un de ses plus célèbres estivants fut Émile Nelligan qui quittait la maison paternelle du Carré Saint-Louis pour passer l'été à Cacouna avec sa famille où il a certes trouvé l'inspiration pour son célèbre Vaisseau d'or dans toutes les histoires de naufrage dans l'estuaire. On voit encore aujourd'hui les traces de leur passage en admirant les villas cossues et les auberges centenaires qui longent l'estuaire à Kamouraska, à Notre-Dame-du-Portage, au Vieux-Saint-Patrice ou à Cacouna aux alentours de Rivière-du-loup et jusqu'à Métis-sur-mer où cette présence est encore bien visible et a laissé cette trace indélébile que sont les Jardins de Métis.

Sur la rive nord de l'estuaire, les riches familles bourgeoises construisirent des auberges, hôtels et villas dans Charlevoix et firent émerger le tourisme à La Malbaie, ainsi qu'à Tadoussac. Plus près de Montréal,  les Laurentides devinrent aussi un lieu de villégiature grâce au légendaire Petit Train du Nord, ainsi que les cantons de l'Est le long de la voie ferrée. Pour faire face à la tuberculose,  Sainte-Agathe-des-Monts devint un lieu privilégié pour établir des sanatoriums qui se transformèrent souvent en auberges et en hôtels une fois la tuberculose éradiquée. 

L'air pur, nos paradis de pêche et de chasse inspirèrent aussi les entrepreneurs étrangers qui vinrent construire parmi les premiers grands hôtels au Lac-Saint-Jean et en Gaspésie. Le plus célèbre fut certes le somptueux hôtel Beemer à Roberval dont l'incendie tragique a inspiré à Michel-Marc Bouchard le drame romantique Les Feluettes. 

André_Gagnon_(credit_Marie-Claude_Tetreault)

N é à Saint-Pacôme-de-Kamouraska en 1942, le pianiste André Gagnon est certes le plus éminent fils de la région. Véritable prodige, il joue du piano et il compose de courtes pièces dès l’âge de six ans. André Gagnon fait ses débuts en 1958 comme accompagnateur du chansonnier Hervé Brousseau, avec qui il fonde le groupe Les Bozos l’année suivante. Ce groupe comprend aussi Clémence Desrochers, Jean-Pierre Ferland, Claude Léveillée, Jacques Blanchet et Raymond Lévesque. Ensemble, ils donnent plusieurs concerts, avec Gagnon comme pianiste-accompagnateur. Il collaborera pendant plusieurs années avec Claude Léveillée à la fois en concert et sur disque. Il accompagne aussi son amie Renée Claude. En 1968, il connaît son premier grand succès populaire et international avec la pièce Pour les amants.

Parmi ses albums les plus importants, mentionnons Saga, paru en 1974 qui comprend un bel hommage au poète Émile Nelligan ainsi que Il neige sur Kamouraska, et surtout Neiges, enregistré en 1975 sur lequel se retrouve, outre la longue et populaire pièce titre, les succès Ouverture éclair, Wow, Ta samba, Dédéthoven et Flash back. Trois ans plus tard, en 1978, il récidive avec le microsillon Le Saint-Laurent qui connaît un égal succès.

Entre-temps, en 1976, le 45 tours disco Surprise le fait connaître dans toutes les discothèques du monde. Deux albums Imagination  et Surprise  sont alors publiés aux États-Unis et au Royaume-Uni pour satisfaire la demande grandissante dans ces deux pays. Le pianiste fait alors de nombreuses tournées, tant au Canada anglais et à l’étranger qu’au Québec. En 1986, quand il publie l’album Comme dans un film, il devient aussi très populaire en Australie, en Corée du Sud et particulièrement au Japon où il fait un malheur.

En 1990, André Gagnon signe la musique de l’opéra romantique Nelligan sur un livret de Michel Tremblay, pour laquelle il reçoit un Félix pour le meilleur spectacle de l’année.

Ses disques ont remporté les Félix du microsillon instrumental de l’année à dix reprises de 1978 à 2003. Il reçoit aussi un Félix  pour la meilleure trame sonore originale pour Juliette Pomerleau, en 1999, et  un Félix à titre d’artiste québécois le plus célèbre à se distinguer à l’extérieur du Québec, en 1977 et en 1989. André Gagnon a été nommé officier de l’Ordre du Canada en 1978.

Le Boulanger français
À l’est de la Colline parlementaire, de l’autre côté du canal Rideau, le marché By anime la basse-ville, le quartier traditionnellement francophone d’Ottawa. Autour des étals de fruits et légumes frais, de fleurs des maraîchers des deux rives de l’Outaouais, de bouchers, de poissonniers, les meilleures tables d’Ottawa ont été dressées, attirant dans l’animation du quartier cafés, pâtisseries, pubs, bars, boutiques spécialisées, galeries qui donnent au quartier son allure européenne. C’est là où la vie nocturne est la plus vibrante et branchée. Après une visite à l’élégant Musée des Beaux-Arts du Canada ou à la sortie d’un spectacle au Centre national des arts, c’est l‘endroit où il faut terminer la journée.

Rue York, le LookOut est un pub gai et lesbien très apprécié. Au rez-de-chaussée, attablez-vous au Kinki et régalez-vous de sa fine cuisine japonaise. 

Benny's Bistro

Un peu plus loin sur Murray, le Boulanger Français avec ses pains frais et viennoiseries est une véritable institution qui recèle un secret gardé, le Benny's Bistro qui loge derrière la boutique à l'écart de la rue. Ouvert uniquement pour le dîner avec des tables d'hôte dignes des menus en soirée, c'est une des meilleures tables d'Ottawa. 

Il y a toujours des soirées gaies dans l’un ou l’autre des multiples bars et clubs des alentours. Depuis des années, la soirée Hump du mercredi au Mercury Lounge est très courue.

Si vous êtes amateurs d’arts visuels, allez faire un tour à la Galerie Jean-Claude Bergeron, à la Galerie Saint-Laurent Hill, à la Galerie Alpha ou à la Galerie Gordon Harrison, rue Sussex.


Au moment où l'Organisation mondiale de la santé déclare que la propagation du Covid-19 autour de la planète a atteint le niveau de pandémie, que les frontières se ferment les unes après les autres et qu'on demande aux Québécois et aux Canadiens de revenir au pays, il est certainement le temps de revoir vos projets de vacances si vous comptiez voyager à l’étranger. On peut se dire que l’été est encore loin si on parle de vacances estivales, mais à trois mois de son début officiel, il faut se rappeler qu'en à peine trois mois, le virus est passé d'une infection localisée à la Chine à un niveau pandémique et que sa propagation en Europe et en Amérique  du Nord ne fait que commencer. Il est assez illusoire de penser que la pandémie se sera résorbée d'ici là. On peut bien sûr se dire qu'on a des assurances-voyages et qu'on n’est pas parmi les populations les plus à risque, mais il faut regarder la réalité en face. Même si les frontières se rouvraient d'ici l’été, l’industrie touristique qui accueille des touristes des qua tre coins du monde demeurera un secteur d’activités où le risque de contracter le virus et de le transmettre sera des plus élevés. D'autre part, la meilleure assurance-voyage comporte des exclusions et les circonstances d'urgence sanitaire en font bien souvent partie. Quand un système de santé n’arrive pas à soigner la population locale, ce n’est certes pas le temps de tester ces exclusions de votre assurance-voyage.
Bref, c’est certes le meilleur temps de découvrir tous les charmes du Québec et du Canada. L’immensité de notre territoire vous permettra certainement de voyager et de profiter de vos vacances sans multiplier les bains de foule propices à la contamination. Ce ne sont pas les plages isolées où vous serez seuls au monde qui manquent. Même aux Iles de la Madeleine, forts populaires l’été quand la population grimpe de 13,000 à 50,000 avec les estivants, avec ses 300 km de plages, il faudrait faire de grands efforts pour se retrouver sur une plage bondée même si tous les estivants s'y précipitaient en même temps. Et que dire des centaines de km de plages au lac Saint-Jean, dans Charlevoix, sur la Côte-nord, de notre million de lacs plus ou moins grands qui recèlent des centaines de milliers de havres de paix? Vous préférez le plein air? La montagne? C’est le temps de découvrir nos régions montagneuses et nos rivières intrépides. Et ici, si malgré l’isolement le virus venait qu’à vous affecter, vous seriez chez vous pour vous faire soigner.
Pour vous donner le goût, les Guides GQ vous proposeront dans les prochaines semaines toutes sortes de destinations vacances où vous oublierez la quarantaine.
Bonnes vacances au Québec! Suivez le Guide!

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